École à Distance: Mieux comprendre son enfant HPI
Webinaire « Mieux comprendre son enfant HPI » : le résumé en 5 points
Comment mieux comprendre son enfant HPI ? Comment mieux l’accompagner ? Nous avons accueilli la psychologue clinicienne Jeanne Siaud-Facchin, spécialiste reconnue des Haut Potentiel pour répondre à ces questions lors d’un webinaire intitulé "Mais “QI” sont vraiment ces enfants et ados à Haut Potentiel ?"
Impossible de résumer l’intégralité du contenu et des échanges lors de ce webinaire, mais vous trouverez ci-dessous les cinq idées-clés que l’on peut en retenir :
1/ Intelligence, émotions et sensibilité sont intimement liées
Jeanne Siaud-Facchin définit l’intelligence comme la capacité à s’adapter à toute situation. L’intelligence est une sorte de chef d’orchestre régissant notre compréhension du monde et notre aptitude à évoluer dans cet environnement. Sachant qu’intelligence, émotions et sensibilités sont intimement liées comme l’a prouvé Antonio Damasio. Le neurobiologiste a ainsi identifié les différents sites neuronaux impliqués dans le processus des émotions et montré le rôle majeur des émotions dans les prises de décision.
L’intelligence est difficile à mesurer, elle ne se résume pas à un score de QI. Elle s’évalue par une démarche clinique globale.
2/ Environ 2,3 % de la population est HPI
On parle généralement de Haut Potentiel Intellectuel (HPI) pour un QI supérieur ou égal à 130, mais cela reste à contextualiser selon le mode de fonctionnement cognitif et l’organisation psycho-affective de la personnalité. C’est pourquoi seuls les psychologues sont habilités à interpréter les tests de QI.
Les enfants HPI disposent d’une rapidité exceptionnelle de transmission entre les différentes zones du cerveau, visible en imagerie médicale. D’où leur difficulté à mettre leur cerveau en pause.
Cela leur confère des capacités de penser en arborescence ou en dehors du cadre et de raisonnement très rapide, mais aussi des difficultés à justifier un résultat et à décoder les implicites.
Leur capacité d’attention est également singulière : elle peut être extrême pour un sujet qui intéresse l’enfant HPI, mais il peut avoir besoin de défocaliser (écouter de la musique par exemple) pour réussir à faire un exercice scolaire simple.
Les enfants HPI distinguent aussi par une hypersensibilité accrue par leur conscience précoce des questions existentielles, ce qui peut les faire souffrir.
De manière statistique, 2,3 % de la population générale est HPI, ce taux ne varie pas au fil des ans malgré ce que certains considèrent comme une « mode », même si une grande partie n’est pas diagnostiquée.
3/ Les enfants HPI peuvent aller très bien et n’avoir aucun trouble associé
Bien acceptés, bien accompagnés, les enfants HPI s’épanouissent et mènent leur vie tranquillement, alors ils n’ont pas besoin d’un suivi psychologique.
Mais certains rencontrent des difficultés et il est alors important de comprendre d’où elles viennent. Jeanne Siaud-Facchin déconseille de faire tester son enfant avant 6 ans, car il demeure des risques d’erreur.
Dans environ 25% des cas, il semble que le haut potentiel soit lié à des troubles associés, notamment des troubles de l’apprentissage ou de l’attention. On parle alors d’enfants « twice exceptional », dont le double diagnostic n’est pas toujours aisé.
Mais dans 75% des cas, il suffit de bien prendre en compte le haut potentiel de l’enfant, de l’accepter tel qu’il est et de le « nourrir» intellectuellement suffisamment pour qu’il puisse s’épanouir.
4/ Il est important de choisir la bonne école au bon moment pour les enfants HPI
Selon Jeanne Siaud-Facchin, quand l’enfant HPI va bien, il n’y a pas de raison de rechercher une école spécialisée. L’école du quartier convient à de nombreux enfants HPI. Mais lorsque l’enfant s’ennuie, est mis à l’écart ou commence à être malheureux dans son environnement scolaire, les écoles spécialisées peuvent alors apporter des solutions. L’enseignement à distance peut aussi être utile à certains moments de la vie scolaire de l’enfant ou en complément et représenter ce qu’elle appelle un « choix malin ». Il est conseillé d’être souple et de s’adapter aux besoins de l’enfant, lesquels évoluent au cours du temps.
5/ Les adultes peuvent aider les enfants HPI
La mission des adultes, qu’ils soient parents, amis ou enseignants, est d’accompagner tous les enfants, en tenant compte de leurs besoins spécifiques. Les enfants HPI ont besoin d’être acceptés tels qu’ils sont, d’être aimés bien évidemment, et d’être compris et encouragés. C’est important de les laisser rêver car ils en ont besoin. Dans un environnement favorable, ils sont capables de grandes choses.
Jeanne Siaud-Facchin témoigne qu’elle entend souvent en consultation la grande ambition des HPI : aider l’humanité à mieux vivre.
Elle conclut avec ce mot de la fin : « Ne coupons pas les ailes à ces enfants, vivons heureux les uns avec les autres en nous enrichissant de nos différences. Le HP est une force merveilleuse, à condition de ne pas la transformer en couperet ».