Comprendre pour apprendre : aider tous les élèves à réussir
Comprendre pour Apprendre : La clé d’un apprentissage durable
Retour sur notre webinaire Déclic « Comprendre pour apprendre »
La compréhension est au cœur de tout apprentissage, mais savons-nous vraiment comment elle fonctionne et comment la développer ? À l’occasion de notre dernier webinaire Déclic, animé par Laetitia de Bailliencourt, orthopédagogue et responsable pédagogique du primaire au sein du Cours Sainte-Anne, nous avons exploré ce thème fondamental. Voici les grands enseignements à retenir de cette rencontre riche en images, en expériences et en conseils pratiques.
La compréhension : entre observation et temporalité
Lors du webinaire, Laetitia de Bailliencourt a proposé une métaphore éloquente : celle du vélo. Pour apprendre, il faut avancer. Et pour avancer à vélo, il faut des pédales (l’attention et la mémorisation), des roues (la compréhension et la réflexion), et un guidon (l’imagination).
La compréhension est donc une force indispensable dans la synergie de l’apprentissage.
Mais que signifie réellement « comprendre » ? Deux grands axes ont été mis en lumière :
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L’observation : comprendre un objet, c’est le décrire, le comparer, l’analyser.
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La temporalité : comprendre un phénomène, c’est en saisir la chronologie, les causes et les conséquences.
Ainsi, comprendre ne se limite pas à retenir des informations, c’est construire du sens, établir des liens logiques, temporels ou concrets.
Compréhension et réflexion : deux mouvements complémentaires
La réflexion n’est pas dissociée de la compréhension. Elle en est même l’extension logique : c’est la capacité à réutiliser ce que l’on a compris pour résoudre un problème, imaginer une solution ou créer une idée nouvelle.
Un exercice réalisé en direct a montré à quel point nous avons tous une tendance plus marquée vers l’un ou l’autre de ces gestes mentaux. À partir du mot « pomme », certains pourraient évoquer des éléments descriptifs (fruit, rouge, croquant), d’autres des souvenirs ou associations (Guillaume Tell, compote, bonheur). L’un n’est pas meilleur que l’autre, mais il est essentiel de les équilibrer pour éviter des biais dans la compréhension ou des hors-sujets.
Développer la compréhension : une démarche progressive
Pour bien comprendre, l’enfant doit passer par plusieurs étapes, que Mme de Bailliencourt a modélisées sous forme d’une « échelle de la compréhension » :
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Le corps : apprendre en mobilisant les cinq sens.
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L’objet : manipuler concrètement ce que l’on veut comprendre.
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Le jeu : donner une utilité à l’objet par l’échange ou la coopération.
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Le code : passer à la représentation abstraite (écriture, symboles…).
Chaque étape est essentielle. Lorsqu’une notion n’est pas comprise, il est souvent nécessaire de revenir à l’étape précédente. Ce retour en arrière, loin d’être un échec, est une stratégie efficace pour ancrer les apprentissages.
À l’école comme à la maison : adopter une pédagogie explicite
Pour transmettre efficacement une notion, la clarté est indispensable. L’enseignement dit « explicite » repose sur une décomposition rigoureuse des savoirs. Cela implique de :
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Maîtriser les contenus à transmettre.
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Adapter le temps d’apprentissage.
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Connaître les profils des apprenants.
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Décrire les gestes mentaux attendus.
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Vérifier systématiquement par la reformulation.
Un enfant qui peut redire avec ses mots ce qu’il vient d’apprendre a bien compris. Sinon, c’est qu’il faut reprendre différemment.
Les obstacles à la compréhension : émotions, fatigue et motivation
Comprendre demande de l’énergie. Une fatigue physique ou émotionnelle peut brouiller la pensée, comme un épais brouillard ralentit tous les véhicules, qu’ils soient puissants ou non. De même, une mauvaise alimentation, un manque de sommeil, ou encore une faible estime de soi peuvent être des freins importants.
La motivation joue aussi un rôle clé. La joie de comprendre, d’avancer, d’avoir réussi… Voilà ce qui pousse un enfant à apprendre. Trouver ce moteur personnel, ce « dynamisme » qui donne l’allure du vélo, est essentiel.
Des exemples concrets pour rendre l’abstrait tangible
Mme de Bailliencourt a partagé de nombreuses astuces visuelles pour aider les enfants à comprendre, comme cette analogie de la concordance des temps avec des animaux :
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Le mammouth pour le plus-que-parfait (animal disparu, action définitivement terminée),
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L’éléphant pour l’imparfait (animal qui allait à la mare chaque jour, action habituelle dans un contexte passé, peut être lié à un souvenir),
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La gazelle pour le passé simple (la gazelle surgit : c’est un événement ponctuel dans le passé),
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La vache pour le présent (animal croisé plus souvent, fait partie du quotidien),
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Le robot-lion pour le futur (animal qui pourra exister peut-être un jour, action projetée, imaginaire).
Ces images aident les enfants à ancrer une notion abstraite dans une réalité plus accessible.
Recommandations finales pour les parents et enseignants
✔ Multipliez les expériences, les lectures, les manipulations.
✔ Revenez aux étapes précédentes en cas d’incompréhension.
✔ Soyez clairs sur vos objectifs pédagogiques.
✔ Veillez à l’état physique et émotionnel de l’enfant.
✔ Demandez toujours une reformulation.
✔ Et surtout, rappelez-vous que la joie d’apprendre est le plus puissant moteur de la réussite.