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Harcèlement scolaire : comment faire face ?

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CEDRE France

Les nombreuses sollicitations de familles désemparées par des situations difficiles vécues par leur enfant nous rappellent sans cesse que l’école n’est pas toujours le lieu d’apprentissage et de socialisation heureux qu’elle devrait être. Environ un élève sur dix en France subit une situation de harcèlement scolaire. Non traité, ce problème entraîne pour la victime un mal-être croissant, des difficultés scolaires et des atteintes plus ou moins durables de l’estime de soi. Dans certains cas extrêmes, il peut mener jusqu’à des tentatives de suicide. Comment repérer les signes et quels sont les recours possibles face à de telles situations ?

 

Des signaux à prendre au sérieux

Toute modification soudaine du comportement de l’enfant doit alerter : retards fréquents, absentéisme, maux de tête ou de ventre avant de partir pour l’école, perte répétée d’affaires scolaires mais aussi troubles de l’humeur, du sommeil ou de l’alimentation.

Il n’est pas toujours facile de distinguer le harcèlement de ce qui relève de simples contrariétés passagères. Le ministère de l’éducation définit le harcèlement comme une « violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Cette violence se retrouve aussi au sein de l’école : elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre ». Lorsqu’il y a intention manifeste de nuire et lorsque les actes se répètent, on est bien en présence de harcèlement.

Depuis l’avènement des réseaux sociaux, une nouvelle déclinaison du harcèlement se développe, ne laissant plus aucun répit à la victime, même lorsqu’elle est chez elle. On estime que 55 % des élèves faisant l’objet de harcèlement scolaire sont victimes de cyberviolence. Il peut s’agir d’insultes, d’humiliations ou de menaces diffusés via les réseaux sociaux ou par messagerie instantanée. Très difficiles à repérer, ces actes malveillants entament gravement la confiance en soi et sont les plus susceptibles d’entraîner des pensées suicidaires chez les jeunes.

 

Comment aider un enfant harcelé ?

Une victime qui souffre se renferme sur elle-même. Il est souvent difficile pour elle d’en parler : il faut donc tout faire pour favoriser le dialogue. Poser des questions trop directes n’est pas conseillé, mieux vaut aborder le sujet du harcèlement de manière générale ou via un témoignage extérieur. L’enfant doit savoir que le phénomène existe et que les adultes peuvent l’en protéger. Il a besoin d’être écouté sans être jugé, c’est à cette condition qu’il pourra se confier et préciser les faits exacts. Rappelons que selon leur gravité, les actes de harcèlement scolaire sont punis par la loi : des peines de prison de un à trois ans peuvent être prononcées contre les coupables s’ils sont âgés de plus de treize ans.

Outre la plateforme https://www.nonauharcelement.education.gouv.fr, un numéro vert a été mis en place afin de répondre aux élèves, aux parents et aux professionnels : le 3020. Les parents doivent également alerter les professeurs et la direction de l’établissement. L’infirmier et le psychologue scolaire sont aussi des interlocuteurs pouvant soutenir l’enfant.

Si ces actions ne suffisent pas, c’est-à-dire dans le cas où l’institution scolaire ne parvient pas à mettre en œuvre les mesures de protection de la victime, les parents se trouvent souvent démunis, face à des interlocuteurs peu informés ou choisissant le déni. Malheureusement, le déficit chronique de formation des adultes (surveillants, CPE, chefs d’établissement) sur ces questions ne favorise pas la prise en compte des difficultés de la victime. Conscient des lacunes actuelles, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures[1] de lutte contre ce fléau.

 

L’enseignement à distance répond aux situations d’urgence face au harcèlement

 

Lorsque la situation s’aggrave et que la communauté éducative tarde à réagir, l’enfant se retrouve en souffrance, parfois en incapacité totale d’aller en cours. Certaines familles font le choix de changer leur enfant d’établissement, ce qui demande un certain délai car une dérogation est alors nécessaire.

L’enseignement à distance constitue une autre solution d’urgence, permettant à l’élève de continuer sa scolarité, tout en prenant du recul. L’inscription est immédiate et très facile, même en cours de trimestre. Cette solution donne aux familles désemparées un moyen rapide de réagir afin d’éviter que la situation ne devienne ingérable. L’enfant retrouve ainsi une certaine sérénité, comme en témoigne le père d’une élève de 8e chez Hattemer Academy : « Les enfants sont différents les uns des autres, certains n’ont pas les codes de leur âge et subissent des vexations au quotidien. C’est de plus en plus fréquent, surtout au sein de  classes surchargées. Notre fille ne s’intégrait pas et ne s’épanouissait pas à l’école. La solution de l’enseignement à distance lui a permis de reprendre un début d’année scolaire au mois de février dernier. Grâce à cette souplesse et en travaillant cet été, elle a beaucoup progressé au niveau scolaire, surtout en français. Aujourd’hui, un an après, notre fille va mieux, elle a repris confiance en elle. »

Grâce à l’accompagnement des équipes pédagogiques et à la qualité des cours, l’élève peut se reconstruire en retrouvant l’estime de soi. Lorsqu’il se sent à nouveau prêt, il lui est alors plus facile de réintégrer une scolarisation classique, au sein de l’établissement de son choix.

Chaque situation est différente et peut appeler des solutions diverses. Mais il est en tout cas indispensable d’écouter le mal-être de la victime et de lui apporter de l’aide et du soutien. C’est ainsi qu’elle préservera sa confiance en elle, en les adultes et en la société. Réagir rapidement, ne pas attendre que la situation s’arrange d’elle-même, tels sont les conseils pour protéger son enfant des conséquences parfois dramatiques du harcèlement scolaire.

[1] https://www.gouvernement.fr/les-dix-nouvelles-mesures-contre-le-harcelement-scolaire